Le réseau de distribution d’hydrogène pour les véhicules est amené à se développer en Grand Est à mesure que va croitre la flotte de voitures, bus et camions en utilisant.
La première station d’approvisionnement en hydrogène du Grand Est a ouvert dès 2017. Portée par la communauté d’agglomération Sarreguemines Confluences (57), elle est exploitée par Mob’Hy, qui produit de l’hydrogène à partir d’électricité éolienne. À Audun-le-Roman (54), une autre station est exploitée par Engie depuis 2020.
À ces deux premières stations, plutôt orientées vers les véhicules légers, s’est ajoutée en 2022 une troisième située à Strasbourg, prévue pour alimenter aussi les camions et autobus.
Approvisionner les camions et les trains
L’approvisionnent des poids lourds est aussi au programme des deux projets de stations portés par Engie dans la région : celle de Gondreville près de Toul, devrait ouvrir dès cette année ; celle de Champigneulles, près de Nancy, ultérieurement.
Un projet existe aussi à Domjevin (54), qui pourrait voir le jour en 2025, ou encore à Sainte-Marie-aux-Mines (68).
Enfin, le port de Strasbourg devrait accueillir une station à partir de 2026, qui présentera la particularité de pouvoir approvisionner en hydrogène produit sur place non seulement les camions mais aussi les trains.
Dans le sud de l’Alsace, le projet de pipeline à hydrogène Rhine Hydrogen Network (RhyN) est en cours de développement. Il devrait, dans un premier temps, relier Fessenheim à Ottmarsheim pour servir à la production d’engrais, puis aux transports lourds, terrestres ou fluviaux. Le réseau pourrait ensuite être étendu vers Bâle, puis à tout le Rhin supérieur.
Des véhicules encore peu nombreux
Le développement de ces stations d’approvisionnement en hydrogène s’adresse, à ce jour, à une flotte très limitée de véhicules. En ce qui concerne les transports publics de voyageurs, par exemple : on compte à ce jour, en France, 5 163 bus roulant au gaz naturel (méthane) et environ un millier de bus électriques sur batterie pour seulement 57 bus hydrogène selon France Hydrogène.
Parmi les 84 bus hydrogène en cours de déploiement recensés en novembre 2023, aucun ne concerne le Grand Est. La région ne devrait voir arriver ses premiers bus hydrogène qu’en 2025 : ils sont en projet à Metz, où seront déployés 15 de ces bus en 2025, puis 4 en 2026 et 4 autres en 2027, dans le cadre de la 3ᵉ ligne de bus en site propre (Mettis).
Bennes à ordures et trains à passagers
Toujours à Metz, deux bennes à ordures ménagères devraient rouler à l’hydrogène à partir de 2025 ; elles seront sept en 2027. Thionville et Mulhouse ont aussi des projets en la matière.
Enfin, en matière de train, Grand Est fait partie des quatre régions qui ont commandé des rames Régiolis H2. Construits dans l’usine CAF de Reichshoffen (67), il s’agit de trains bimodes : les moteurs électriques peuvent être alimentés soit par pile à combustible à hydrogène, soit via la caténaire là où les lignes sont électrifiées. Venant en remplacement de trains diesel circulant sur des lignes partiellement non électrifiées, ces rames ont fait l’objet de premiers essais sur les lignes TER fin 2023. Trois de ces trains devraient entrer en exploitation commerciale à partir de 2025 entre Strasbourg, Hagueneau et Niederbronn-les-Bains.