Organisée par l’ORT&L, la conférence régionale du fret et de la logistique a abouti à l’élaboration d’une feuille de route qui doit guider les acteurs du secteur pour concilier développement économique et transition énergétique.
La conférence régionale du fret et de la logistique, prévue par le Comité interministériel de la logistique (Cilog) de 2021, s’est tenue en région Grand Est d’octobre 2022 à mars 2023. Elle s’est conclue le 21 septembre avec la présentation, à l’hôtel de région à Strasbourg, d’une feuille de route qui synthétise et concrétise les travaux des ateliers thématiques. Immobilier logistique et foncier, infrastructure et flux de fret, transition écologique, ressources humaines, système logistique régional : chacun de ces sujets a fait l’objet d’une journée de travail réunissant à chaque fois 40 à 60 participants.
De ces ateliers coordonnés par l’ORT&L ont émergé les grandes priorités de la filière du fret et de la logistique en Grand Est. La feuille de route s’organise en six grandes « ambitions » pour le secteur, déclinées en 17 actions concrètes à mettre en œuvre.
Partage, sensibilisation et échanges
L’acquisition et le partage des connaissances est la première de ces ambitions. Cela passe par la mise en place, en lien notamment avec Afilog et les agences d’urbanisme et de développement, d’un observatoire de l’immobilier logistique qui doit permettre de recenser l’existant, d’identifier les friches, de mieux cerner la demande et de réduire l’artificialisation du foncier.
La sensibilisation aux enjeux de la logistique est également une priorité forte. La mise en lumière des métiers du secteur paraît en effet importante pour développer leur attractivité. Cette sensibilisation vise aussi les collectivités, qui ne voient souvent le transport et la logistique qu’à travers leurs externalités négatives. « La logistique manque souvent de visibilité, ou est marquée par une image peu favorable, car le public voit surtout les camions sur les routes sans se rendre compte des services apportés ; d’où l’importance de mettre en avant les enjeux de la logistique », note Hervé Vanlaer, directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL).
Partage d’expérience entre acteurs, structuration d’échanges à l’échelle interprofessionnelle, communication avec les usagers des infrastructures : le développement de ces relations entre tous les acteurs du transport et de la logistique est aussi une des grandes ambitions de cette feuille de route.
Pilotage, financement et verdissement
Le pilotage territorial des évolutions de la logistique est aussi mis en avant. Ce besoin de coordination et de planification concerne l’évolution du réseau ferroviaire, la prise en compte de la logistique dans les documents d’urbanisme, le maillage territorial pour l’avitaillement des motorisations à faible émission, ou encore le développement des énergies alternatives.
La question du financement des infrastructures n’est pas oubliée, en particulier avec le développement de plateformes multimodales et la remise en état du capillaire fret. La région Grand Est s’est positionnée pour reprendre plusieurs axes majeurs du réseau routier national, et entend mettre en place une redevance poids lourds à partir de 2027.
Enfin, le verdissement des chaînes logistiques est mis au programme par la feuille de route de la logistique en Grand Est, avec deux actions prioritaires : le soutien au développement des embranchements ferroviaires et l’appui financier au verdissement des flottes de camions.
« Au nombre des défis de la logistique, le plus important à relever est celui de la transition énergétique et de la décarbonation des transports », rappelle Jean-Pierre Caillot, président de l’ORT&L, qui rappelle que 98 % des transports routiers utilisent le gasoil et demande en la matière des actions « réalistes » et « progressives ».
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